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 La position à prendre face aux divergences des savants

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MessageSujet: La position à prendre face aux divergences des savants   La position à prendre face aux divergences des savants EmptyLun 23 Fév - 17:19

La position à prendre face aux divergences des savants La_pos10

de Cheikh al Albany [1] Fatwa I



La position à prendre face aux divergences des savants
La plupart des gens ne savent pas la cause des désaccords entre les savants et ne savent pas quelle position adopter vis à vis de ces divergences d’opinion.

Une grande majorité des gens disent, comme cela a été rapporté dans un hadith faible, « le désaccord de ma communauté est une miséricorde » de sorte qu’ils acceptent toutes les divergences, même les plus prononcées.

Et une petite partie veut carrément supprimer les divergences de sorte que les savants ne parlent plus que d’une seule voix sur tous les sujets sur lesquels les savant qui nous ont précédés étaient en désaccord. Ceci est évidemment impossible car Allah avec Sa sagesse immense a dit, et son ordre ne peut pas être contré :

وَلَوْ شَاء رَبُّكَ لَجَعَلَ النَّاسَ أُمَّةً وَاحِدَةً وَلاَ يَزَالُونَ مُخْتَلِفِينَ
إِلاَّ مَن رَّحِمَ رَبُّكَ

« et si Ton seigneur avait voulu il aurait fait des gens une seule communauté. Or ils ne cessent d’être en désaccord entre eux, sauf ceux à qui ton seigneur a accordé miséricorde. »[2].

Il y a deux types de divergence :

· La divergence de compréhension,

· La divergence qui engendre la dissension et l’inimitié.

Nos pieux prédécesseurs (salaf) étaient sur le premier, ils ne se combattaient pas, ni ne se fâchaient à cause de leurs divergences d’opinion, et cela du fait du verset suivant :

وَ لاَ تَكُونُوا مِنَ الْمُشْرِكِينَ

مِنَ الَّذِينَ فَرَّقُوا دِينَهُمْ وَكَانُوا شِيَعًا كُلُّ حِزْبٍ بِمَا لَدَيْهِمْ فَرِحُونَ



« ne soyez pas parmi les associateurs, parmi ceux qui ont divisé leur religion et sont devenus des sectes, chaque parti exultant de ce qu’il détenait. »[3].

Si nos pieux prédécesseurs et, avant eux, les compagnons du prophète divergeaient, alors ceux qui viennent après eux sont plus à même de diverger.

Par contre, à l’exemple des compagnons, ils doivent éviter que leurs divergences d’opinions ne se transforment en dissension et inimitié.

La divergence d’opinion et inéluctable est aucun musulman ne doit la renier lorsque celle-ci apparaît entre deux savants car elle fait partie de la nature humaine sur laquelle Allah a crée l’homme comme cela a été évoqué dans le verset précédent.

Que doit donc faire le commun des musulmans lorsqu’il est devant une telle divergence ? Et c’est là le but de ma parole lorsque je parlais précédemment de l’ignorance de la masse quant à la position à prendre dans pareil cas.

La masse des musulmans vivait depuis environ un quart de siècle enfermée dans les madhâhibs. Chacun dans un madhab, celui ci est hanafî, celui là est châfi’î et l’autre mâlikî…etc.

Aujourd’hui, et la louange est à Allah, il y a un début de réveil, et je dis bien un début, et non pas un réveil complet, Car bien qu’ils aient pris conscience de choses auxquelles leurs prédécesseurs n’avaient pas prêté attention, cette prise de conscience n’est pas complète et a donc besoin d’être achevé. C’est ce que je vais tenter d’entreprendre maintenant :

Ô toi le musulman, quelque soit ta culture islamique, quelle soit forte dans le domaine de la législation (chari’a) ou petite, lorsque tu entends une divergence d’opinion entre deux savants :

1) regarde dans un premier temps si ceux que tu considères comme des savants le sont réellement

Dans beaucoup de cas on a affaire à un « tâlib l’ilm » (apprenti, étudiant) qui dit une parole qui va à l’encontre de ce que disent les savants et on croit alors qu’il y a une divergence entre savants.

2) Par contre si on a affaire à deux savants connus et pieux alors la méthode est la suivante :

Si tu es capable de faire la distinction entre une preuve et une autre alors tu as le devoir de regarder toutes les preuves sur lesquelles s’appuie chaque savant puis tu te penches vers celui qui te tranquillise le plus, vers la preuve qui te semble la plus forte.

Je veux signifier par là que même le commun des musulmans a le devoir de faire un effort de réflexion [dans la recherche de la vérité] (ijtihad, dans le sens linguistique du terme).Cet effort de réflexion (ijtihad) diffère d’une personne à une autre.

Comment un musulman ordinaire doit t’il faire un ijtihad ?

Et bien de la façon suivante :

Scénario 1

1) il écoute une fatwa d’un savant, cette fatwa diffère de celle qu’a prononcée un autre savant

2) il demande les preuves auprès du 1er savant, celui ci lui répond « ceci est mon opinion, mon madhab ».

3) il demande les preuves auprès du 2ème savant qui lui répond « Allah a dit, le prophète a dit, les salafs (prédécesseurs) ont dit… », comme l’a très bien dit ibn al-Qayim :

« La science se définit à travers « ALLah a dit », « Le prophète a dit », et « les compagnons ont dit » et non pas au moyen du camouflage.

Et la science ne consiste pas à ce que tu exposes avec insolence la divergence entre la parole du prophète et l’avis d’un savant. » [al fawâ-id 1/105]

4) Si tu suis cette méthode lorsque tu regardes les arguments alors à ce moment là tu verras la différence qu’il y a entre les deux propos. Je t’ai dit précédemment que l‘un a dit : «ceci est mon opinion, ceci est mon ijtihad, ceci est mon madhab » et cela arrive souvent, tandis que l’autre te cite comme arguments le Coran, la Sounnah ou les paroles des salafs (prédécesseurs).

A ce moment-là, tu vois ton cœur penché vers celui qui t’a apporté les preuves venant du Livre d’Allah et de la Sounnah et non pas vers l’avis du 1er savant. Du coup, le doute qui était en toi se dissipe.

Scénario 2
1) les deux savants présentent des preuves, comme cela s’est produit dernièrement chez le cheikh al Banna, certains d’entre vous étaient présents, lorsque nous avons débattu avec l’un des professeurs au sujet de la lecture de la fatiha à voix haute derrière l’imam.

2) les gens présents écoutent et quiconque voit son cœur se tranquilliser pour tel ou tel avis alors suit cet avis et peu importe qui a raison ; l’essentiel est que celui qui écoute ne soit pas guidé par ses passions ou une idée déjà faite.

Comme l’a dit ibn Mas’oud : « ne soyez pas des gens indécis (« des moutons ») qui disent : « « si les gens font le bien alors nous le faisons et si les gens font le mal, nous le faisons aussi », mais soyez maître de vous même et faites le bien lorsque les gens le font et ne faites pas le mal lorsque les gens le font. ». [al ahkâm (ibn Hazm)][4].

Donc le commun des musulmans a le devoir de réfléchir et de rechercher la vérité, là où elle se trouve, puis de la suivre.

Et tout cela dans les limites de sa culture islamique, de ses connaissances et de sa capacité à comprendre. Allah n’impose à l’âme que ce qu’elle peut.

L’essentiel est qu’il ne soit pas guidé par ses passions.

Conclusion :

La divergence est inéluctable et on ne doit pas essayer de l’éliminer, on ne doit pas demander l’impossible.

Donc la position du commun des musulmans devant la divergence des savants doit être celle que l’on a décrite auparavant, c’est-à-dire qu’ils doivent rechercher la vérité.

Ensuite, ils seront jugés de la même manière que les savants moujtahides, c’est à dire : s’ils se sont trompés alors ils auront une récompense et s’ils ont atteint la vérité alors ils en auront deux.

L’essentiel est qu’ils ne soient pas guidés par leurs envies.

***

(plus tard , Une personne, dans l’assemblé pose une question)

« Comment le commun des musulmans peut-il faire un ijtihad sur les arguments qu’ils leur sont exposés et comment peuvent-ils comprendre le contenu de ces arguments ? »

Réponse :

Les musulmans ordinaires ne sont pas contraints par le législateur à devenir des savants.

il n’y avait parmi les compagnons que 200 savants mouftis. Les autres n’étaient pas des savants comme l’exige l’expression.

On lit la parole d’Allah :

فَاسْأَلُواْ أَهْلَ الذِّكْرِ إِن كُنتُمْ لاَ تَعْلَمُونَ

« Demandez donc au gens du rappel si vous ne savez pas »[5].

On déduit de ce verset que les musulmans sont divisés en deux catégories :

Les savants et les non-savants. Et Allah a imposé aux uns ce qu’il n’a pas imposé au autres.

Il a imposé aux non-savants d’interroger les savants et il a imposé aux savants de ne pas cacher leur science mais au contraire de l’exposer à la seconde catégorie.

Donc, de tout temps, la communauté est constituée de savants et de non-savants. Ceci est confirmé par le verset précédent.

Il n’est pas demandé à tous les musulmans d’étudier la science sauf ce qui est nécessaire.

Exemple : il y a une grande différence entre connaître les conditions de la prière (chourout), les piliers de la prière (arkân) et connaître les règles du hajj et de la zakat.

Chaque musulman doit prier, donc connaître la façon de prier, chaque musulman doit jeûner donc connaître la façon de jeûner tandis que la zakat et le hajj il n’est pas demandé à tout le monde de les connaître sauf si il est riche et capable d’aller au hajj.

Par contre la science au sens large comme la science du tafsir, du fiqh n’est obligatoire que pour une petite partie de la communauté.

Ceci est connu par tous, donc ta question n’est pas opportune car il n’est pas obligatoire pour tout musulman d’étudier la science.

Q : « Mais si il questionne un des savants et que celui-ci lui répond avec des arguments, est il obligé de faire un effort pour comprendre les arguments ? »

Oui, mais j’ai fait une distinction en disant : s’il est capable de comprendre alors il compare, il pèse les deux avis et je pense que tu te rappelles de l’exemple : un tel a dit sur un sujet : « ceci est mon opinion » et l’autre a un avis contraire sauf qu’il expose pour le justifier un verset du Coran. Est-ce que celui qui a posé la question a besoin d’être un savant ?

Le questionneur : « Afin qu’il comprenne le verset ? »

Le verset, barakallahou fîk, c’est le savant qui va le lui expliquer, mais moi je résume la réponse et je dis que le premier savant n’a pas exposé de preuves ; il s’est contenté de dire « ceci est mon avis » tandis que le deuxième savant dit : « Allah a dit , Le prophète a dit ».

Je ne dois pas systématiquement m’imaginer que le musulman ordinaire (‘âmmi) ne comprend pas le verset ou le hadith, il se peut qu’il le comprenne. Et si il ne le comprend pas alors le savant doit le lui expliquer. Il s’appuie sur le savant pour comprendre l’argument.

Donc je disais que le 1er savant n’avait rien fait d’autre qu’exposer son opinion (sans preuve) alors que l’autre s’est appuyé sur le Coran et la sounnah.

On ne doit donc pas se diriger vers la question posé qui affirme implicitement que chaque musulman doit apprendre la science au sens large du terme (tafsir, fiqh, hadith…) pour être capable de comprendre le coran et la sounnah.

Le questionneur : « Si les deux savants présentent des preuves, comment juger entre l’un et l’autre ? »

Il ne lui est pas demandé de pouvoir le faire. Tu dois seulement faire un effort de réflexion (ijtihad) qui soit en accord avec tes capacités.

Tu es le plus à même de te juger, que tu sois un parfait illettré ou un étudiant en deuxième année, ou bien en maîtrise ou en doctorat ; Il y a plusieurs niveaux chez les gens, ce n’est pas parce qu’une personne à un diplôme en doctorat ou une maîtrise qu’il est un faqih ou un mouhadith, non, mais il a une culture générale qui lui permet de comprendre ce que lui expose le savant.

Ce docteur n’a rien à voir avec le parfait illettré. Si on expose à l’illettré les mêmes preuves qu’on a exposées au docteur, que doit-il faire ?
Il doit faire un effort de réflexion (ijtihad) , quel que soit cette effort, il doit correspondre à ses capacités.

L’ijtihad ici n’est pas un ijtihad scientifique (fî l’ilm).

Exemple :

1) L’illettré est confronté à deux savants, l’un est connu pour sa science et est pieux, tandis que l’autre, il ne le connaît pas. Dans ce cas il n’a pas besoin de connaître le Coran et la Sounnah ; son cœur se tranquillise dans le fait de suivre le savant connu et pieux.

2) Les deux savants sont connu et sont pieux sauf que l’un est âgés, il a vieilli dans la science, tandis que l‘autre est jeune, son cœur se tranquillise en choisissant le 1er etc…

L’essentiel, comme je l’ai dit précédemment, est qu’il fasse un effort de réflexion pour que son cœur se tranquillise et qu’il ne soit pas une personne indécise (sans opinion, qui ne tranche pas « i’mat »). Il n’a pas besoin d’avoir de la science. Et là il a fait son devoir !

Les compagnons du prophète agissaient comme cela. Lorsqu’ils recevaient une fatwa provenant d’une autre personne que celle qu’ils avaient l’habitude de consulter, il la prenait en compte. Mais la différence est qu’à l’époque les moyens de communication ne permettaient pas à la science de parvenir en un laps de temps bref, cela se comptait en années. Et c’est pour cette raison qu’aujourd’hui nous avons ce problème : avant il se passait plusieurs années entre la réponse du premier savant et celle du deuxième, tandis qu’aujourd’hui, en un instant, tu as les avis provenant des quatre coins du monde. Donc la solution pour le commun des musulmans est ce que l’on a évoquée auparavant.


--------------------------------------------------------------------------------

[1] Traduction tirée d’une cassette.
[2] S11 V118-119.
[3] S30 V31-32
[4] il veut dire qu’il ne faut pas être un mouton qui suit n’importe qui mais qu’il faut utiliser son intelligence afin de distinguer le mal du bien.
[5] S16V43

*


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MessageSujet: Re: La position à prendre face aux divergences des savants   La position à prendre face aux divergences des savants EmptyLun 23 Fév - 17:19



Fatwa de Cheikh al Albany
Fatwa II

Quel est la prescription au sujet d’un homme du commun des musulmans qui a été dupé par les innovateurs et qui prend leur défense sans connaître leur vrai visage ?

Il est évident que le commun des musulmans (‘âmma) est, d’un côté, excusé comme le dit Allah ta’âla :

هَلْ يَسْتَوِي الَّذِينَ يَعْلَمُونَ وَالَّذِينَ لاَ يَعْلَمُونَ


« est ce que ceux qui savent sont comme ceux qui ne savent pas ? »

Évidemment, ce verset signifie que ceux qui savent sont différents de ceux qui ne savent pas par rapport au degré et à leur rang, mais il signifie aussi qu’ils ne seront pas jugés de la même façon comme l’indique une parole d’un pieux prédécesseur, il me semble que c’est Abi Darda (qu’Allah ta’âla l’agré), qui a dit : « malheur à l’ignorant une seule fois et malheur aux savants sept fois ». Tu as compris la réponse ? très bien !

Donc de ce coté-là (coté science) ils sont excusés.

Par contre s’ils répondent à l’appel qui leur a été fait sans avoir réfléchi avec leur intelligence en fonction de leur capacité et je ne dis pas en fonction de leur science puisque ce ne sont pas des savants… Et c’est pour cela que je dis à cette occasion à ceux qui ferment les portes de l’ijtihad dans la science : soubhanah Allah ! Nous ne devons pas fermer la porte de l’ijtihad, même pour le commun des musulmans (‘âmmiy) qui ne sont pas des savants et ni même des étudiants !!!

De quelle manière ? :

il leur parvient une fatwa d’un savant réputé auprès des gens, puis leur vient une autre fatwa d’un autre savant. La première contredit la seconde.
De la même façon un savant authentifie un hadith et un autre l’affaiblit.
Ils (le commun des musulmans) doivent alors faire un ijtihad (effort de réflexion). Le fond de la question est de savoir comment est ce que le commun des musulmans va faire un ijtihad puisqu’ils n’ont pas de science ?

Certes, ils n’ont pas de science dans la législation islamique, mais lorsque leur parvient deux fatwas contradictoires alors à ce moment-là, il y a un domaine purement matériel (qui n‘exige pas de science particulière) dans lequel ils peuvent faire des recherches au même titre que les savants et les étudiants. Quel est ce domaine ?

Je donne un exemple :

un docteur en science islamique vient juste d’obtenir son diplôme. A-t-il le même niveau de science que celui qui l’a obtenu il y a dix ans et qui ne cesse de faire des efforts pour augmenter sa science ? Et non pas comme font beaucoup d’entre eux : ils obtiennent leur diplôme puis ils n’évoluent plus parce que leur seul but était d’obtenir le diplôme afin d’avoir un poste.
Je dis donc, le docteur qui vient d’avoir son diplôme n’est pas au même niveau que celui qui l’a obtenu depuis dix ans et a continué à évoluer.

A-t-on besoin d’être savant pour arriver à cette conclusion ? Non.

Donc n’importe quel musulman « ‘âmmiy » peut faire cet effort (ijtihad) lorsqu’il reçoit deux fatwas contradictoires venant de deux savants.

Ils n’ont donc aucune excuse pour dire, lorsqu’ils reçoivent une fatwa du premier docteur et une autre du deuxième, « On ne sait pas quoi faire, ils nous ont bloqué ! ». Ils n’ont aucune excuse.

Il leur est obligatoire de faire un effort (ijtihad) dans ce domaine.

Cet exemple que j’ai donné dans le domaine science religieuse, ils le pratiquent déjà dans la vie quotidienne lorsqu’ils vont faire leurs courses :

Ils vont d’un vendeur à l’autre pour voir lequel a les prix les plus intéressants, la qualité etc…

La religion a plus le droit qu’ils aient ce comportement envers elle.

Il y a encore d’autres choses qui permettent de donner la prédominance à tel avis plutôt qu’à un autre : l’âge, la durée d’étude,… et ils doivent être appliqué sur tous les savants.

Il y a une deuxième chose qui permet de distinguer les savants :

Il y a deux types de savants, ceux qui pratiquent leur science et ceux qui ne l’appliquent pas :

Ø Les premiers sont de vrais savants,

Ø les autres sont des gens qui se prétendent savants.

Donc, ces gens du commun des musulmans qui disent que les savants, de part leur divergence, les ont laissés dans l’indécision, se sont, en fait mis tous seuls dans cet état car Allah leur a donné un cerveau avec lequel ils peuvent faire la différence entre le savant et l’ignorant, le bien et le mal et eux ont dissimulé cette capacité de discernement.

A cause de cette dissimulation, ils seront jugés et devront rendre des comptes.

Il y a un troisième cas, les deux savants pratiquent tous les deux leur science mais l’un d’entre eux est connu auprès du commun des musulmans (‘âmma) comme étant pieu, par contre l’autre n’est pas connu. Alors il faut donner la prééminence au premier.




http://www.sounnah.free.fr/muslim_ordi_01.htm

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MessageSujet: Re: La position à prendre face aux divergences des savants   La position à prendre face aux divergences des savants EmptyLun 23 Fév - 17:19

Fatwa de Cheikh al Albany
Fatwa III Cassette n° 382

Le questionneur : L’imâm A-Châttibî dans son livre « Al-Mouwâfaqât » a dit que la fatwa du Moufti était vis-à-vis de la masse des musulmans (âmmi) semblable à l’argument (Dalîl) vis-à-vis du savant (moujtahid).

Nous voudrions une explication de cette parole ! Est-ce qu’une personne de la masse des musulmans est sanctionnée lorsqu’elle contredit la Fatwa du savant au même titre que le savant lorsqu’il contredit l’argument (Dalîl) ?

Le cheikh : Il est certain que je dis la même chose que l’imâm A-Châttibî. Il est certain que lorsqu’une personne de la masse des musulmans (‘âmmi) contredit la Fatwa de son Moufti sans aucune raison valable du point de vu de la législation, elle suit premièrement ses envies et deuxièmement, elle contredit la parole d’Allah :

فَاسْأَلُواْ أَهْلَ الذِّكْرِ إِن كُنتُمْ لاَ تَعْلَمُونَ

« Demandez donc aux gens du rappel si vous ne savez pas. »[1]

Pensez vous que notre seigneur, lorsqu’il a ordonné dans ce verset au commun des gens d’interroger les gens de science… Pensez vous qu’une personne, qui comprend sainement les ordres de son seigneur ,comprendrait de ce verset « Demandez donc aux gens du rappel si vous ne savez pas. », qu’elle a le choix d’appliquer ou ne pas appliquer la Fatwa du Moufti à sa convenance ? Y a t‘il une personne qui le comprendrait de cette manière ? Ou bien la vrai compréhension ne serait-elle pas plutôt : « Interrogez les gens de science si vous ne savez pas afin d’appliquer les Fatwas qu’ils vous font » ?

Y a-t-il une divergence sur le fait que la bonne compréhension du verset est celle-ci ?

Donc, la personne de la masse des musulmans (‘âmmi) lorsqu’elle interroge le savant et que celui-ci lui fait une Fatwa, il doit alors exécuter cette Fatwa. Sauf dans un cas : lorsque la Fatwa suscite en lui un doute. Ceci arrive très souvent. Surtout à notre époque du fait que les gens de science sont devenu semblable aux gens de l’ignorance, comme l’a indiqué le prophète dans un hadith authentique d’après ‘abdillah ibn ’amr ibn al’âss qu’Allah l’agrée : le prophète a dit : « Certes Allah n’enlève pas la science en la retirant de la poitrine des savants, mais il l’enlève avec la mort des savants jusqu'à ce qu’il ne reste plus de savants. Les gens prendrons pour guides des ignorants. Lorsqu’ils seront interrogés ils répondront sans science. Ils seront égarés et égareront les gens ».

Lorsqu’une personne de la masse des musulmans (‘âmmi) est éprouvée par la consultation d’une personne qu’il croie être savant et que celle-ci lui donne une réponse… comme par exemple la Fatwa de votre Docteur Tantâwî… [Des rires dans la salle] … qui a autorisé l’épargne dans ce que vous appelez : « La caisse d’épargne »… ! Lorsqu’une personne de la masse est éprouvée par une Fatwa semblable à celle de ce Tantâwî là l’égyptien, il lui vient un doute sur cette Fatwa. Il ne l’appliquera pas avant d’avoir consulté d’autres personnes et cela jusqu'à ce que sont cœur se tranquillise, et à ce moment là il doit appliquer la Fatwa pour laquelle son cœur se tranquillisera. Mais lorsqu’il n’a pas de doute, il doit suivre le verset évoqué précédemment : «Demandez donc aux gens du rappel si vous ne savez pas. ». Ceci montre l’exactitude de la parole de l’imâm A-Châttibî : « la fatwa du Moufti est vis-à-vis de la masse des musulmans (âmmi) semblable à l’argument (Dalîl) vis-à-vis du savant (moujtahid) ». Autrement la religion serait une anarchie et chacun suivrait ses envies. De plus la parole d’Allah ta’âla « Demandez donc aux gens du rappel si vous ne savez pas. » n’aurais aucun intérêt.

Je voudrais profiter de l’occasion pour attirer l’attention sur certains de nos frères qui suivent notre voie, c'est-à-dire qui appliquent le livre de notre seigneur, la Sounnah de notre prophète et qui suivent nos pieux prédécesseurs. Ils exagèrent lorsqu’ils obligent la totalité des musulmans à connaître les arguments de chaque sujet. Ils ne lui autorisent pas à suivre la parole du moufti « ceci est interdit », « ceci est autorisé », « ceci est obligatoire… » à moins qu’elle ne soit accompagné des arguments. Ceci est une exagération. C’est un abus que de rendre obligatoire une chose qui n’est pas obligatoire pour la masse des musulmans.

De là, je rebondis sur la nécessité de cette chose particulière sur laquelle nous insistons toujours : c’est-à-dire ne pas se limiter à prêcher vers le Livre d’Allah et la Sounnah du messager d’Allah uniquement, mais d’ajouter à cela « la voie de nos pieux prédécesseurs ». Car leur voie, nous éclaircie beaucoup de sujets qui parfois échappent à la majorité des gens de science et encore plus aux étudiants, et encore plus à ce qui sont en dessous. Ce sujet fait partie de ce chapitre.

Que trouve donc celui qui cherche dans les récits des prédécesseurs : lorsque la personne consultait ibn ‘Omar ou ibn Mas’oud, ou d’autre parmi les compagnons du prophète ? Le Moufti qui répondait en fonction de son effort personnel et de son opinion, est ce qu’il disait : « l’argument est ceci » ou « l’argument est cela ». Non ! Cela pouvait se produire de temps en temps, mais pas tout le temps. Nous le savons avec certitude (moutawâtir). Nous savons que cela ne faisait pas partie de la voie des prédécesseurs que de faire une Fatwa à une personne de la masse [en donnant les arguments]…

Prenez par exemple un sujet qui touche l’héritage, au sujet d’un des héritages, ils ont dit : « pour untel le tiers », « pour l’autre le quart » etc... Par Allah, je reconnais moi-même que jusqu'à présent je n’ai pas compris d’où ils tirent ce découpage. Donc comment la personne de la masse pourrait-elle le connaître.

Dans la pratique, les prédécesseurs n’étaient pas dans cette voie extrême qui consiste à obliger chaque Moufti à évoquer sa fatwa avec les arguments et à obliger toute personne de la masse des musulmans à exiger les arguments de toute fatwa qu’il demande.


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[1] Sourate 16 verset 43

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