Faire appel à deux arbitres (de l'époux et de l'épouse) en cas de dissension entre eux
Q 117: Si, en cas de désaccord entre les conjoints, nous faisons appel aux arbitres qui refusent de les séparer par manque de courage, alors qu'il le faut, le juge peut-il ou non se charger de les séparer?
R : Cette question est sujette à controverse parmi les savants (qu'Allah leur fasse miséricorde). Pour certains, les deux arbitres sont des mandataires de la part des époux et ne devraient, pour cela, les séparer qu'avec leur consentement. Cet avis est rapporté d'Abou Hanîfa et de Châfi`î. C'est l'avis notoire de l'école d'Ahmad. Et, selon cet avis, ni les arbitres, ni le juge n'ont le droit de séparer le couple qu'avec son consentement et l'assentiment de la femme de payer l'indemnité si les deux arbitres jugent que la séparation devrait s'accompagner du dédommagement. Selon le second avis, les arbitres les désunissent s'ils le jugent nécessaire, fût-ce ou non avec indemnité que doit payer la femme. C'est l'avis de `Alî et d'Ibn `Abbâs (qu'Allah soit satisfait d'eux). C'est aussi un avis rapporté de `Othmân (qu'Allah soit satisfait de lui) -
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et conforme à l'école Mâlikite et l'une des avis rapportés d'Ahmad, lequel sollicita Ach-Cheikh Taqî Ad-Dîn Ibn Taymiyya. Vu la preuve qui le régit, cet avis est le plus probable; car Allah, Exalté soit-Il, a nommé les deux intervenants des arbitres, or il appartient à l'arbitre de juger contre le consentement de la personne jugée. Par ailleurs, c'est un avis rapporté des compagnons (qu'Allah soit satisfait d'eux). Suivant cet avis, si les deux arbitres ne les séparent pas parce qu'ils sont des gens vulgaires, n'ayant pas le courage de le faire, appartient-il au juge de les désunir si les arbitres l'apprennent qu'il n'y a pas d'entente entre les conjoints? C'est une question à étudier. Après recherche, je n'ai trouvé aucun jurisconsulte ayant déclaré que le juge aurait l'autorisation de les séparer. Selon Ibn Hazm, il est authentiquement rapporté de Sa`îd ibn Djoubayr que la séparation appartient au juge et non aux arbitres si ceux-ci lui donnent une information qui nécessite la séparation. Et, suivant cette parole de Sa`îd, il est permis au juge de les désunir si les arbitres lui font état de ce qui nécessite la désunion. A mon avis, il est prudent que le juge s'abstienne de les désunir et s'efforce à emmener les arbitres à le faire s'ils sont d'avis pour la désunion. Si ceux-ci refusent catégoriquement, le juge doit inviter l'époux à la répudier, et l'épouse à donner une indemnité satisfaisante au mari. Si cela abouti à la séparation le but est atteint, et si l'époux refuse le divorce et conditionne l'indemnité que la femme refuse de payer, le juge doit alors reporter le jugement à un délai jugé convenable, il se peut qu'ils se réconcilient ou que le mari accepte de divorcer, ou que la femme accepte de le dédommager. Et si la séparation reste vaine et que les deux se rendent chez
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le juge une fois encore, il est dont autorisé à ce dernier d'obliger le mari à divorcer sans indemnité, s'il trouve que ce dernier est injuste. En cas de confusions il doit obliger la femme de restituer la somme que lui avait donnée le mari. Le prix de la viande et de Bacht (casaque de laine brune portée par les bédouins) et ainsi de suite. As-Sabâha ''le cadeau offert par le mari à sa nouvelle mariée, le matin au lendemain de la célébration de leurs noces à mon avis'' aussi, fait partie du trousseau de la mariée. J'entends par viande ce que le mari donne à la femme au moment du mariage et non ce qu'il mange à la maison. J'ai déjà eu a appliquer ce jugement deux fois, en voulant pour preuve le récit de Thâbit ibn Qays avec sa femme; et cette parole du Prophète (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam): Reprends ton jardin et répudie la une seule fois. Rapporté par Al-Boukhârî.
L'Erudit Ibn Mouflih dit dans Al-Forou`: " Notre Cheikh a différents avis quant à l’imposition du divorce au mari. Et certains juges de la Grande Syrie lui ont imposé cela'', fin de citation. Il entend par (notre cheikh) le cheikh Al Islam Ibn Taymiyya. Cela veut dire que le cheikh Al Islam tantôt imposait et tantôt non. Imposer l'époux à le faire est l'avis le plus probable à mon avis, comme susmentionné, c'est aussi le plus prudent qui tranche mieux le litige contrairement si le juge venait à se charger de le faire. L'histoire de Thâbît et son épouse est un argument évident à ce propos. Louange à Allah, l'Omniscient et prière et salut sur le Prophète Mohammad, sur sa famille et ses compagnons.
CHEIKH IBN BAZ
IFTACOM
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