L'avis de Shaykh Nasir al Dine Al Albani (rahimaho Allah)
Dans : "Le Jilbab de la femme musulmane"
LES ARGUMENTS CORANIQUES
La parole d’Allah ‘Azawajal :
« Et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît » [24 : 31]
Ibn ‘Abbas (r.a) a dit : « Il s’agit du visage, des mains et de la bague ».
LES ARGUMENTS DANS LA SOUNNAH
Qu'il couvre l'ensemble du corps excepté le visage et les mains
Il y a plusieurs hadiths qui prouvent que la femme peut montrer son visage et ses mains.
Jabir bin 'Abdullah (raa) rapporte:
«J'ai assisté à la prière de la fête (al 'aïd) avec le Messager d'Allah, il fit la prière avant le prône sans appel à la prière majeur (adhan), ni mineur (iqama). Ensuite, il (saws) se leva, s'appuya sur Bilal, et ordonna aux gens la crainte d'Allah, les exhorta à son obéissance, les sermonna et leur fit le rappel.
Ensuite, il se rendit auprès des femmes, les prôna et leur fit le rappel. Il (sas) leur dit: "faîtes l'aumône car la plupart d'entre vous seront en Enfer."
Une femme aux joues foncées se leva dans l'assemblée et elle dit : "Pour quelle raison ? Ô Messager d'Allah !"
Il (saws) dit : "car vous vous plaignez beaucoup et méconnaissez les bienfaits que vous recevez."
Il dit : "elles se mirent à faire l'aumône de leurs bijoux et jetèrent leurs anneaux et leurs bagues dans le vêtement de Bilal."»
Ce hadith est une preuve claire (que la femme peut montrer son visage et ses mains), et c'est pour cette raison que nous l'avons cité car dans le cas contraire, le narrateur n'aurait pas pu décrire cette femme, en disant qu'elle avait les joues foncées. (Rapporté par Moslim)
Ibn 'Abbas (raa) rapporte d'Al Fadl bin 'Abbas :
« Une femme de Khath'am questionna le Messager d'Allah (saws) lors du pélerinage d'adieu (le jour du sacrifice), al fadl bin 'Abbas était derrière le Messager d'Allah, al Fadl était un homme radieux...Le Prophète s'arrêta pour répondre aux gens.»
Al fadl bin 'Abbas se tourna vers elle, c'était une belle femme."
Selon une autre variante : "une femme radieuse."
Et selon une autre variante : "Al Fadl se mit à la regarder, elle lui plût [et elle le regardait aussi], le Messager d'Allah (saws) le prit par le menton et tourna son visage de l'autre côté." (Rapporté par Bokhari & Moslim)
Et selon une autre variante: "Je la regardais" Le Prophète (saws) m'a vu et a détourné mon visage du sien, ensuite je l'ai regardé (une deuxième fois) et il (saws) détourna mon visage du sien ; il (saws) fit cela trois fois et moi je n'ai pas arrêté." (Les narrateurs de ce hadiths sont sur, mais si Al Hakam bin 'Otayba ne l'a pas entendu d'Ibn 'Abbas alors il est discontinue (monqati').
Cette histoire est aussi rapportée par 'Ali bin Abi Talib (raa), qui dit:
«Que le Messager d'Allah fut questionné après avoir lapidé les stèles.»
Il (raa) ajouta: «Al 'Abbas lui dit alors: "Ô Messager d'Allah! Pourquoi as tu tourné la tête du fils de ton oncle?" Il (saws) répondit: "J'ai vu un jeune et une jeune, et j'ai voulu les protéger du diable." (Rapporté par Al Tirmidhi, Ahmad et Al Diha' avec une chaîne de narrateur authentique)
Ce hadith, comme celui qui le précède prouve que le visage de la femme n'est pas une nudité ('awra).
Ibn Hazm (raa) a dit:
«Si le visage était une nudité ('awra), pourquoi n'a t'il pas réagit alors qu'elle avait le visage dévoilé devant les gens et pourquoi ne lui a t'il pas ordonné de le couvrir, car si elle avait le visage couvert, Ibn 'Abbas n'aurait pas su si elle était belle ou non.»
Sahl bin Sa'd (raa) rapporte:
«Une femme est venue chez le Messager d'Allah (saws) (alors qu'il était à la mosquée), elle dit : "Ô Messager d'Allah ! Je suis venu m'offrir à toi!"
Le Messager d'Allah (saws) la regarda de haut en bas, puis baissa la tête. Lorsqu'elle vit qu'il ne la désirait pas, elle s'est alors assise.» (Rapporté par Bokhari & Moslim)
'Aïcha (raa) rapporté:
«Les femmes croyantes voilées par leurs habits, assistaient à la prière du matin avec le Prophète, puis elles rentraient chez elles sans que personne ne les reconnaissent, tellement qu'il faisait noir.»
La preuve dans ce hadith c'est, sa parole :
« sans que personne ne les reconnaissent, tellement il faisait noir.» Ce qu'on peut comprendre c'est que s'il ne faisait pas noir on les aurait reconnues et habituellement on reconnaît quelqu'un par son visage.
Ensuite, je suis tombé sur une autre variante qui éclaira (les autres):
« sans que personne ne reconnaisse le visage de l'autre.» (Rapporté par Abou Y'ala dans son Mosnad avec une chaîne de narrateur authentique selon 'Aïcha)
Fatima bint Qays (raa) rapporte :
«Qu'Abou 'Amr bin Hafs (raa) la répudia définitivement.»
Et selon une autre variante :
«Pour la troisième et dernière fois» Lors de absence... Elle alla chez le Messager d'Allah (saws) et lui expliqua cela...
Il (saws) lui ordonna de passer la période (al 'ida) chez Oum Sharik, ensuite il (saws) a dit : "C'est une femme dont mes Compagnons ont peur, va plutôt chez Ibn Oum Maktoum ; car c'est un homme aveugle, tu pourras retirer ton voile chez lui.»
Et selon une autre variante :
«Va chez Oum Sharik ! Oum Sharik est une femme Ansar très riche, très généreuse et qui a beaucoup d'invités."
Je dis alors: "Je vais le faire !" Il (saws) a dit : "Ne le fais pas, car elle a beaucoup d'invités et j'ai peur que ton voile glisse ou que tes habits ne découvrent tes jambes et que les gens voient de toi ce que tu n'aimeras pas (qu'ils voient), mais va plutôt chez le fils de ton oncle 'Abdullah bin Oum Maktoum (l'aveugle)...
...et si tu retires ton voile, il ne te verra pas."
Je suis donc allée chez lui, lorsque ma période ('ida) fut terminée. J'ai entendu l'appel à la prière, je suis alors allée à la mosquée et j'ai prié avec le Messager d'Allah. Après avoir terminé la prière, il (saws) s'est assis sur la chaire (minbar). Il (saws) dit alors: "Je ne vous ai pas rassemblé dans le but de vous faire des recommandations ni des avertissements, mais je vous ai rassemblé car Tamim al Dari était un chrétien et il est venu me prêter allégeance et s'est converti à l'Islam. Il m'a raconté une histoire sur l'Antéchrist ; qui correspondait à ce que je vous avais dit à son sujet...» (Rapporté par Moslim)
Ce hadith prouve que le visage n'est pas une nudité ('awra) (apparente), car le Prophète (saws) a permit à Bint Qays que les hommes la voient avec un khimar, c'est-à-dire, ce qui couvre la tête qui doit être couverte et pas le visage.
C'est pour cette raison que le Prophète (saws) avait peur que son khimar glisse et dévoile ce qui est interdit. Il lui ordonna alors ce qui était meilleur pour elle, c'est-à-dire, d'aller chez Ibn Oum Maktoum (l'aveugle) car il ne la verrait pas si elle enlèverait son khimar.
Il faut savoir que cette histoire a eu lieu vers la fin de la vie du Prophète (saws), car Fatima bint Qays (raa) à la fin de 'ida, a entendu le Prophète (saws) raconter l'histoire et la conversion de Tamim Al Dari.
Et, il est rapporté dans la biographie de Tamim qu'il s'est converti à la neuvième année de l'hégire.
Cela prouve que cette histoire a eu lieu après la révélation des versets du jilbab, donc ce hadith est une preuve que le visage n'est pas une nudité ('awra).
Ibn 'Abbas (raa) rapporte :
«Qu'il fut questionné : "As-tu assisté à une fête (al 'aïd) avec le Prophète (saws)?" "Oui" Répondit-il, mais grâce à mon jeune âge.» Je l'ai vu au moment où il arriva au signal qui était auprès de la maison de Kouthayyir bin al Salt, arrivé-là, il pria.»
Il dit : "Le Prophète (saws) est arrivé et je le vis prendre place parmi les hommes. Ensuite, il se rendit chez les femmes en compagnie de Billal."
Il (saws) récita aux femmes le verset suivant : "Ô Prophète ! Quand les croyantes viennent te prêter serment d'allégeance, [et en jurent] qu'elles n'associeront rien à Allah, qu'elles ne voleront pas, qu'elles ne se livreront pas à l'adultère, qu'elles ne tueront pas leurs propres enfants, qu'elles ne commettront aucune infamie ni avec leurs mains ni avec leurs pieds et qu'elles ne désobéiront pas en ce qui est convenable, alors reçois leur serment d'allégeance, et implore d'Allah le pardon pour elles. Allah est certes, Pardonneur et Très Miséricordieux." (Sourate Al Moumtahanah Verset 12)
Il (saws) récita ce verset jusqu'au bout, et dit ensuite : "Acceptez-vous cela ?" Une des femmes présente répondit - et c'était la seule qui répondit : "Oui, ô Prophète d'Allah !" Ensuite il (saws) leur adressa des admonestations et des exhortations et leur ordonna de faire l'aumône.
Il dit : "Bilal étendit son vêtement ; et je vis alors les femmes puiser avec leur mains (les aumônes) et les lancer dans le vêtement de Bilal."
Et selon une autre variante:
«Elles se mirent à lancer leur anneaux et leur bagues dans le vêtement de Bilal, ensuite Bilal accompagna le Prophète chez lui." (Rapporté par Bokhari)
Cette histoire eut lieu, lorsque les femmes prêtaient allégeance au Prophète (saws), et c'est une preuve qu'elle eu lieu après l'ordre du jilbab. Et cet ordre eu lieu à la troisième année de l'hégire alors que le verset du prêtement d'allégeance avait été révélé à la sixième année de l'hégire.
Soubay'a bint Al Harith (raa) rapporte:
«Qu'elle était marié à Sa'd bin Khawla. Il décéda lors du pèlerinage d'adieu, (il participa à la bataille de Badr). Elle accoucha avant la fin de la période de quatre mois et dix jours du deuil de sa mort.
Abou al Sanabil bin Ba'kak la rencontra à la fin de ses lochies, elle s'était mise du collyre dans les yeux et (s'était fait belle). Il lui dit alors : "Soit bonne envers toi même !" - ou une parole semblable. "Peut-être cherches-tu à te marier ? Mais cela (ne t'ai permit) qu'après une période de quatre mois et dix jours après la mort de ton mari. Elle dit alors : "Je suis allée voir le Prophète (saws) et je lui ai raconté ce que m'avait dit Abou al Sanabil bin Ba'kak. Il (saws) me dit : "Son deuil a pris fin lorsqu'elle a accouché."» (Rapporté par Ahmad par deux voies, selon 'Aïcha la première est authentique (sahih) et la deuxième est bonne (hassan). Il se trouve aussi dans les deux Authentiques, c'est-à-dire : Sahih Bokhari et Sahih Moslim)
Ibn 'Abbas (raa) rapporte :
«Une femme priait derrière le Messager d'Allah (saws), c'était une très belle femme, (Ibn 'Abbas a dit : "Par Allah! Je n'ai jamais vu une femme semblable.") Certains hommes se m'étaient au premier rang pour ne pas la voir tandis que d'autres tardaient à venir pour être dans les derniers rangs, et lorsqu'ils s'inclinaient, ils regardaient en dessous de leurs bras (et ils écartaient leurs bras).» (Rapporté par Ashab al Sounnan et al Hakim et il a été authentifié et approuvé par al Dhahabi)
C'est alors qu'Allah (swt) révéla :
"Et c'est bien Nous qui donnons la vie et donnons la mort, et c'est Nous qui sommes l'héritier [de tout]." (Sourate Al Hijr Verset )
Tous ces hadiths prouvent clairement qu'il est permit à la femme de montrer son visage et ses mains et appuient le hadith de 'Aïcha cité précédemment et explique le sens du verset :
« que ce qui en paraît »
Comme il a été cité précédemment jusqu'à ce qu'Il dise (swt):
« et qu'elles rabattent leur voile sur leurs poitrines »
Et ceci prouve, tout comme les ahadiths cités précédemment qu'il n'est pas obligatoire pour la femme de couvrir son visage car le voile est ce qui couvre la tête.