La Fatwa et l’Ijtihâd

La Fatwa et l’Ijtihâd
Q : Quand est-ce qu’une jeune personne est-elle en droit de pratiquer l’Ijtihâd et d’émettre des fatwas ?






R : l’Ijtihâd dans les questions religieuses est soumis à certaines conditions, et ce n’est pas tout le monde qui est en droit d’émettre des Fatwas et de discuter des questions religieuses si ce n’est avec science, aptitude et capacité à connaître les preuves religieuses, à distinguer le sens caché du sens apparent du texte, l’authentique du faible, l’abrogeant de l’abrogé, l’énoncé (Mantûq) de l’exprimé (Mafhûm), le particulier du général, l’absolu du spécifique, le général de l’explicite. De même, il est nécessaire d’avoir une longue pratique, une connaissance des différentes parties de la jurisprudence, des sujets de recherche, des avis des savants et juristes, et une connaissance parfaite des textes et leur compréhension.









Il n’y a aucun doute que le fait de jouer le rôle de mufti sans aptitude est un grand péché, et constitue le fait de parler sans science. Or, Allah a menacé ceux qui se comportent de la sorte :














« Et ne dites pas, conformément aux mensonges proférés par vos langues : ‘Ceci est licite, et cela est illicite’, pour forger le mensonge contre Allah. Certes, ceux qui forgent le mensonge contre Allah ne réussiront pas. »[1]









et le Prophète a dit, dans le hadith :









« Quiconque reçoit une réponse à sa question sans s’assurer que cette réponse soit basée sur une preuve [authentique], le péché revient à celui qui a donné la réponse. »[2]














Il convient enfin à l’étudiant en sciences islamiques de ne pas se précipiter dans la Fatwa, et de ne pas parler au sujet d’une question sans connaître la source de ses propos, sa preuve et les [opinions des] savants qui l’ont précédé. S’il n’en est pas apte, qu’il laisse l’affaire aux spécialistes, qu’il se limite à ce qu’il connaît, applique ce qu’il sait, et continue d’apprendre et de s’instruire jusqu’à ce qu’il atteigne un niveau où il sera apte à pratiquer l’Ijtihâd. Et c’est Allah Qui guide vers la voie droite.









· Cheikh Ibn Jibrîn




· Al-Lu’lu’ul-Makîn min Fatâwâ Cheikh Ibn Jibrîn, page 72-73.
















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[1] Les Abeilles, v.116.

[2] Rapporté par Ahmad (2/321) ; Abû Dâwûd, chapitre de la science, n°3657 ; Ibn Mâjah dans son introduction, n°53.