Q : Je suis soudanais résidant en Arabie Saoudite. Dans notre pays, le Soudan, on retrouve beaucoup de sectes, chacune d’elles suit un cheikh qui apprend aux gens certaines choses et les guide. Les adeptes de ces sectes croient que ces cheikhs intercéderont auprès d’Allah en leur faveur le Jour du Jugement. De même, celui qui ne suit pas ces cheikhs est considéré comme égaré dans ce bas-monde et dans l’au-delà. Est-ce qu’il est de notre devoir de suivre ces cheikhs ou non ? Veillez éclaircir ce point et qu’Allah vous bénisse !
R : La louange est à Allah et la prière et le salut sont sur le Messager d’Allah, sur sa famille, ses Compagnons et sur celui qui suit sa guidée.
La personne a dit qu’ils ont des cheikhs qu’ils suivent, et celui qui n’a pas de cheikh est considéré égaré dans la vie d’ici-bas et dans l’au-delà, s’il ne lui obéit pas.
La réponse à ceci est comme suit : cette doctrine est complètement fausse et il n’est pas permis de penser ou de prendre cela en considération. Malheureusement, on retrouve ce type de pensée chez la majeure partie des soufis qui considèrent que ces cheikhs sont leurs guides et qu’il est un devoir de leur vouer une obéissance absolue.
Tout ceci est faux et fait preuve d’une grande ignorance de leur part, car il n’y a personne dans ce bas-monde qui est digne d’être suivi et dont la parole doit être prise en considération (sans condition), si ce n’est le Messager d’Allah, prière et salut d’Allah sur lui ; c’est lui que l’on doit suivre et prendre en exemple, que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui.
Quant aux savants, chacun d’eux peut se trouver dans la vérité, comme il se peut qu’il soit dans l’erreur. De même, il n’est pas permis de suivre les propos de qui que ce soit, sauf si ses propos sont en conformité avec la Loi d’Allah, et cela, même si cette personne est un éminent savant. Il n’est donc obligatoire de le suivre qu’à condition que ses propos soient en conformité avec ce qu’il y a dans la Loi divine révélée à Muhammad, prière et salut d’Allah sur lui.
Donc, ni soufisme, ni autre chose. Et ce que croient les soufis à propos de leurs cheikhs est faux et une erreur, et il est de leur devoir de se repentir à Allah, et de suivre Muhammad, prière et salut d’Allah sur lui, dans ce qu’il lui a été révélé comme guidée. Allah le Très-Haut a dit :
« Dis : ‘Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi Allah vous aimera alors’. »1
Le sens du verset : « Ô Messager, dis aux gens : ‘Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi Allah vous aimera alors…’ » Il s’agit ici de Muhammad, prière et salut d’Allah sur lui, le sens est donc : « Ô Muhammad, dis à ces gens qui prétendent aimer Allah : ‘Si vous aimez vraiment Allah, vous n’avez qu’à me suivre et Allah vous aimera alors’. »
Allah dit aussi :
« Prenez ce que le Messager vous donne et ce qu’il vous interdit, abstenez-vous-en. »2
« Accomplissez la prière rituelle, acquittez la Zakât et obéissez au Messager afin que vous ayez la miséricorde. »3
L’obéissance qui est du devoir de tout musulman est celle vouée à Allah et à Son Messager, et il est interdit d’obéir à quelqu’un d’autre si ce n’est au Messager d’Allah, prière et salut d’Allah sur lui, sauf si ces propos sont en conformité avec la Loi d’Allah.
Comme nous avons vu auparavant, chacun peut être dans la vérité comme il peut être induit en erreur sauf le Messager d’Allah, prière et salut d’Allah sur lui, qui échappe à cette règle car Allah l’a préservé (de l’erreur) dans ce qu’il transmet aux gens en matière de révélation. Allah le Très-Haut a dit :
« Par l’étoile à son déclin * Votre compagnon (Muhammad) ne s’est pas égaré et n’a pas été induit en erreur * Et il ne prononce rien sous l’effet de la passion * Ce n’est rien d’autre qu’une révélation inspirée. »4
Il est donc de notre devoir à tous de suivre ce que le Prophète, que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui, a transmis comme révélation, et de nous attacher fermement à la religion d’Allah, de l’observer strictement, de ne pas nous laisser tenter par les paroles des hommes, et de ne pas prendre leurs fautes.
Au contraire, il faut que leurs propos et leurs opinions soient comparés au Livre et la Sunna ; s’ils sont conformes au Livre et la Sunna ou à l’un des deux, ils seront acceptés, sinon ils seront refusés. Allah le Très-Haut a dit :
« Ô les croyants ! Obéissez à Allah et au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement. Puis si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allah et au Messager si vous croyez en Allah et au Jour dernier. Ce sera bien mieux et de meilleur interprétation. »5
et aussi :
« Sur toutes vos divergences, le jugement appartient à Allah. »6
et encore :
« Et voilà Mon chemin dans toute sa rectitude, suivez-le donc et ne suivez pas les sentiers qui vous écartent de Sa voie, voilà ce qu’Il vous enjoint. Ainsi atteindrez-vous la piété. »7
L’imitation aveugle des cheikhs et le fait de suivre leurs opinions sans preuves ni science est considéré interdit par l’ensemble des savants. C’est même une chose très blâmable selon l’unanimité des gens de la Sunna et du Consensus.
Ce qui est juste parmi les propos des savants sera pris en considération, car ils sont conformes à la vérité et non pas parce qu’il s’agit des propos d’untel.
Ce qui contredit la vérité parmi les propos des savants ou bien des cheikhs soufis ou autres, il est de notre devoir de le refuser car ces propos ont contredit la vérité et non pas parce qu’il s’agit des propos d’untel.
Fatwa de Cheikh Ben Baz tirée dans son recueil de fatwas
Tome 5 page 383 à 385.
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1 La Famille d’Imrân, v. 31.
2 L’Exode, v. 7.
3 La Lumière , v. 56.
4 L’Etoile, v. 1 à 4.
5 Les Femmes, v. 59.
6 La Consultation, v. 10.
7 Les Bestiaux, v. 153.
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