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| Sujet: AUTEUR : Imaam Muhammad Naasir-ud-Deen Al-Albaanee Lun 8 Aoû - 15:15 | |
| AUTEUR : Imaam Muhammad Naasir-ud-Deen Al-Albaanee
SOURCE : Masaa'il Nisaa'iyyah Mukhtaarah (p. 125-131)
PRODUIT PAR : www.Al-Ibaanah.com
L'extrait suivant a été pris du livre "Masaa'il Nisaa'iyyah Mukhtaarah min Fiqh al-'Alaamah Al-Albaani" [les sujets sur les femmes sélectionnés du Fiqh de l’Imam Al-Albaani] compilé par Umm Ayoob Ghaawee. Ce livre contient une collection d'avis d'Al-Albaani sur diverses questions liées aux femmes tirées de ses livres, leçons enregistrées et conférences.
On a posé à Shaikh Al-Albaani la question suivante dans un entretien enregistré : « Nous voudrions plus de détails sur la définition d'un jilbaab, puisque vous avez déclaré que votre avis sur le jilbaab est que c'est un vêtement qui couvre le corps de la tête aux pieds. Cependant, nous avons trouvé une divergence de points de vue plutôt grande dans les livres de langue à ce sujet. Parmi les linguistes il y a ceux qui disent qu’il s’agit d’une large robe, alors que d'autres disent qu’il s’agit d’un khimaar. Et d'autres ont le même avis que vous avez mentionné, Shaikh. Nous voudrions donc une autre explication, qu’Allah vous récompense, et nous voudrions savoir quel est l’avis le plus fort. »
Le Shaikh a répondu au Questionneur : « Je suis désolé mais j'ai du mal à comprendre la partie où vous avez dit que certains considèrent le jilbaab comme étant un khimaar. Quel est le kimaar auquel vous faîtes référence quand vous dites qu'ils le considèrent comme étant le jilbaab ? Car il est bien connu que le khimaar est une pièce de tissu couvrant la tête et pas un vêtement suffisant qui couvre entièrement le corps d'une femme de sa tête jusqu’à ses pieds. Alors, de ce que vous savez, qui est celui qui prétend que le jilbaab est un khimaar, en concordance avec ce que j'avais mentionné? C'est vraiment une chose très étrange. Qui dit ceci?! »
Le Questionneur dit : « Ceci est mentionné dans le livre Lisaan-ul-‘Arab, où il déclare qu'une telle définition pour cela est tenue par certains. »
Le Shaikh dit : « Il déclare que le jilbaab est un khimaar ? »
Le Questionneur dit : « Oui. »
Alors le Shaikh a répondu : « Il n'est pas possible de dire ceci parce que comme vous le savez il y a deux ayahs [versets] dans le Qur'aan - une ayah qui ordonne aux femmes de porter le jilbaab alors que l’autre leur ordonne de mettre le khimaar sur elle. Il n'est pas possible de dire que les deux ayahs contiennent une répétition de la même signification, et donc que le jilbaab serait le khimaar, tandis que le khimaar serait le jilbaab. En fait, ces deux termes - le jillbaab et le khimaar - ont leurs propres significations respectives qui sont distinctes les unes des autres.
Vous savez, par exemple, que quand une femme est à la maison et qu’elle se lève pour prier ses prières obligatoires, souvent, elle est normalement à la maison avec ses cheveux découverts. Alors elle met juste un khimaar sur sa tête. Le Prophète (sallAllaahu 'alayhi wa sallam) a dit : « Allaah n'accepte pas la prière d'une femme pubère à moins qu'elle ait un khimaar. »
Ce qui est signifié ici n'est pas le jilbaab du tout, mais ce qui est signifié est plutôt le « couvre-tête ». Parmi les preuves qui indiquent cela il y a les paroles du Prophète (sallAllaahu 'alayhi wa sallam) qui nous a ordonné d’essuyer au-dessus du turban ou du khimaar ou des chaussettes.
Mon objectif avec ce hadith est de prouver qu'il indique que le khimaar est un vêtement que les deux portent, hommes et femmes.
Il ne peut pas être compris par cela, pour ceux qui comprennent la langue arabe, qu'un homme peut mettre un jilbaab sur lui ! Cela signifie plutôt qu'il peut mettre un khimaar (« couvre-tête ») sur lui.
Ainsi il est permis pour une personne qui met un khimaar sur sa tête d’essuyer par-dessus(en effectuant les ablutions), indépendamment du fait que ce soit un homme ou une femme. Mon but derrière cette discussion est premièrement de confirmer la citation selon la langue arabe, et deuxièmement s’il est finalement confirmé que la citation est en effet trouvée dans Lisaan-ul-‘Arab et que celle-ci stipule que la signification d'un jilbaab est tenu pour être un khimaar, alors c'est suffisamment de preuve, à partir de ce que vous avez cité, qu'une telle parole est faible en raison du fait que l'auteur a dit : `On le tient pour signifier tels et tels.' (C.-à-d. l’incertitude)
En outre, si nous étudions les textes du Qur’aan et de la Sunnah, dont nous avons déjà mentionné certains d'entre eux, nous arriverions à la certitude que le khimaar n'est pas un jilbaab et ni que le jilbaab est un khimaar.
En bref, un khimaar couvre moins qu’un jilbaab tandis qu'un jilbaab a un style plus étendu en termes de parties qu'il couvre. En plus, un jilbaab est spécifiquement pour les femmes seulement. Elles étaient celles à qui il a été ordonné de le porter et pas les hommes. Mais pour ce qui est du khimaar, c'est un vêtement que les hommes et les femmes ont en commun [NdT : ils le portent tous deux]. Bien qu’un homme ne soit pas obligé de le porter, c'est quand même un vêtement que les hommes et les femmes ont en commun, juste comme une chemise. De la même manière qu'un homme porte une chemise pour couvrir sa ‘awrah [nudité]- qui est différente de la 'awrah d'une femme - ainsi fait une femme. Mais sa ‘awrah est plus étendue que la 'awrah d'un homme.
C'est pourquoi nous avons dit dans le livre « le Hijaab de la femme musulmane » que lorsqu’une femme sort de sa maison, elle est obligée de faire deux choses :
(1) de mettre un khimaar sur sa tête, et (2) ensuite de mettre un jilbaab par dessus, et ainsi sortir vêtue du khimaar et du jilbaab. Alors lorsqu’une femme quitte sa maison, un seul vêtement ne suffit pas sans l’autre – une femme doit combiner les deux, le khimaar et le jilbaab. Vous connaissez le verset coranique en rapport avec le khimaar dans lequel Allaah dit: ‘Et (dit leur) qu’elles rabattent leurs khumur (voiles) sur leur poitrine.’ [Sourate An-Noor: 31]
Rabattre un vêtement sur la poitrine ne peut être réalisé avec un jilbaab. Ceci peut être effectué seulement avec un khimaar, puisqu’il est possible de l’enrouler [de se draper avec]. Mais en ce qui concerne le jilbaab, vous savez qu’il ne peut être enroulé autour de la poitrine ou du cou. Vous pouvez voir ici comment les hommes enroulent leurs khimaars et comment ils les fixent à leur cou. Alors en raison de cela, ce qui a été particularisé ici c’est le khimaar et pas le jilaab. Lorsqu’une femme quitte sa maison, elle est obligée de mettre un khimaar sur sa tête et de l’enrouler sur son cou et sa poitrine. Ceci étant donné qu’un jilbaab ne lui convient pas quand elle tente de se couvrir complètement puisqu’il est large et long alors que le khimaar est large et court. Donc chacun de ces vêtements à son propre rôle spécifique dans la réalisation de ce qu’une femme est obligée de couvrir. Ceci est ma réponse à ce que vous avez demandé. S’il y a quoi que ce soit que je n’ai pas traité dans mon argumentation, alors faîtes m’en part.”
Le Questionneur a demandé: “Donc si j’ai bien compris le jilbaab n’est pas la large robe que les femmes portent de nos jours, ici (dans ce pays) par exemple, du cou jusqu’aux pieds?”
Le Shaikh a répondu: “Non, pas du tout. Cela n’est pas un jilbaab. Cependant, cela nous amène à aller plus loin dans la discussion en ce qui concerne le jilbaab. Comme nous l’avons exposé précédemment, du point de vue linguistique, un jilbaab n’est pas un vêtement comme ce qu’on appelle le balto. Donc ce qui doit être clarifié maintenant c’est:
L’ordre donné directement aux femmes, particulièrement en ce qui concerne le port du jilbaab, n’est pas un acte d’adoration obligatoire qui aurait une signification que l’on ne pourrait pas comprendre. Au contraire, il a une signification que l’on peut vraiment comprendre. Et la signification qui en découle, que nous avons indiquée auparavant, est de couvrir la femme comme elle se doit de l’être.
Ainsi si, par exemple, une femme porte deux vêtements ou elle fait le jilbaab avec deux pièces – une pièce pour le haut et une pièce pour le bas – et ces deux pièces accomplissent l’objectif du jilbaab, qui a été mentionné dans le Qur’aan, à ce moment là, bien que nous ne nous référions pas à ces deux pièces comme étant un jilbaab du point de vue linguistique, nous disons qu’il permet l’objectif voulu par l’obligation de porter le jilbaab d’un point de vue religieux.
On trouvait habituellement en Syrie jusqu’à récemment, et on continue à voir porté par des femmes pratiquantes qui persévèrent dans leur Religion, un vêtement appelé Malaa’at-uz-Zamm. En avez-vous déjà entendu parlé?”
Le Questionneur a répondu: “Nous avons quelque chose appelé un Malaa’ah (manteau).”
Le Shaikh a dit: “Non, j’ai dit Malaa’at-uz-Zamm.”
Le Questionneur a répondu: “Non, pas en ces termes. Nous disons Malaa’ah.”
Le Shaikh a dit: “Ceci est un terme arabe. Le sujet est que ce vêtement que nous avons ici en Syrie est constitué de deux pièces. La première pièce est une jupe appelée une tannoorah – connaissez-vous ce mot?”
Le Questionneur a dit: Oui.”
Le Shaikh a dit: “Une tannoorah est une jupe qui est fixée à la taille avec un élastique. C’est donc naturellement large et ample.
Une femme le porte d'ici, couvrant ainsi entièrement la partie inférieure de son corps. Ensuite par-dessus cette tannoorah, qui est appelée une kharraatah (jupe) en Syrie, on place la partie supérieure du vêtement, qui est mit sur la tête et qu’une femme utilise pour couvrir sa tête, ses épaules, les cotés, ses hanches et même la ceinture élastique qui est serrée autour de la taille par cette tannoorah ou cette kharraatah. Aucune partie de la ceinture élastique de cette jupe à la taille n'est visible puisqu'elle descend plus bas. Est-ce que l’image est claire?”
Le Questionneur a répondu: “Oui.”
Le Shaikh a continué: “ Parmi nous ici, ils appellent ce vêtement Malaayat-uz-Zamm (ou Malaa’at-uz-Zamm), car la jupe est attachée à la taille avec une ceinture en plastique. Ainsi si vous avez saisi le concept de cette robe avec nous, alors le point que j'essaye de soulever est que bien que ce vêtement semblable au manteau ne soit pas un jilbaab (linguistiquement), il remplit quand même les conditions obligatoires d'un jilbaab, qui consiste à couvrir le corps complètement. Est-ce que ceci est clair pour vous?”
Le Questionneur a répondu: “Oui.”
Le Shaikh a dit: “Si le sujet est clair, alors nous voyons que nous ne sommes pas obligés d’adhérer à la formulation littérale du jilbaab, mais plutôt à son résultat final, son objectif et son but. Maintenant je vais revenir à ce ‘balto’ dont j’ai parlé précédemment, que les femmes Musulmanes portent de nos jours et qui est de différents types. Il peut être fait de longues tailles pour certaines femmes pratiquantes s’étendant jusqu’à leurs pieds. Cependant, ceci n’est pas un jilbaab. Malgré cela, il n’est toujours pas comme la Malaa’at-uz-Zamm puisqu’il ne couvre pas la tête et ce en quoi elle consiste, par exemple. Mais que fait la femme de nos jours? Elle enroule [drape] un vêtement appelé un foulard autour de sa tête – est-ce que vous connaissez ce terme?”
Le Questionneur a répondu: “Oui.”
Le Shaikh a dit: “Un petit khimaar (c-à-d. le foulard) qui est attaché [noué] à la tête mais qui expose les parties du front et des tempes et qui expose aussi les parties du cou à cause de sa petite taille, naturellement il ne remplit pas les conditions d’un jilbaab selon sa définition correcte. Les conditions du jilbaab sont comme nous les avons exposées en parlant de la Malaayat-uz-Zamm. Est-ce clair? Prenons donc l’exemple de cette femme qui porte ce balto – comment nommeriez-vous cela?”
Le Questionneur [1] a dit: “Nous appelons cela un Hijaab.”
Le Shaikh a dit: “Non, cela est faux. Le sujet est que si une femme porte ce type de ‘Hijaab’ ensuite elle place un khimaar sur la tête, alors il doit y avoir un Hijaab, c'est-à-dire un jilbaab placé sur ce khimaar. Nous avons dit qu’il y a deux versets dans le Qur’aan. Ce jilbaab peut être divisés en parties comme nous l’avons exposé précédemment quand nous parlions de la Malaayat-uz-Zamm.
Donc, si une femme porte ce vêtement que vous appelé un Hijaab et ensuite place un khimaar correcte sur sa tête et non pas ce qui est connu comme étant un ‘foulard’, ensuite elle place sur ce khimaar un vêtement partiel qui couvre la moitié de son corps, comme celui qui couvre ses épaules et ses mains, à ce moment là, ceci devient valable et acceptable en concordance avec la Religion.” [2]
Notes de bas de page:
[1] Le questionneur était d’Algerie.
[2] Silsilat-ul-Hudaa wan-Noor (cassette no. 232)
Publié: Le 6 Juin, 2006
http://www.al-ibaanah.com/articles.php?ArtID=151
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