Doit-on rattraper une prière délaissée volontairement :

Doit-on rattraper une prière délaissée volontairement :



Les savants sont unanimes sur le rattrapage d’une prière délaissée involontairement conformément à la parole du Prophète : « Quiconque a oublié de faire une prière doit la faire dès qu’il s’aperçoit de son oubli, il n’y a pas d’autre expiation à faire dans ce cas. » [1]
De même qu’ils sont unanimes que le converti n’a aucune prière a rattrapé.

Cependant ils ont divergé sur le statut d’une prière omise volontairement. Certains savants ont adopté l’avis que celui qui omet une prière volontairement ne doit pas la rattraper en se basant sur les textes suivants :

Premier texte :
Allah a dit :


إِنَّ الصَّلاَةَ كَانَتْ عَلَى الْمُؤْمِنِينَ كِتَاباً مَّوْقُوتاً



« La prière demeure pour les croyants à un moment bien déterminé. » [2]


Second texte :
Le hadith de Djibrîl : « Entre ces deux temps, il y un moment prescrit pour la prière. » [3]

Ces deux textes constituent une preuve sur le fait que la prière doit être accomplie à un moment bien déterminé et précis, les savants sont unanimes sur le fait que l’horaire de la prière est une des conditions de la validité de la prière, de la même manière qu’accomplir une prière n’est pas valable avant son heure, elle ne l’est pas après.

Troisième texte :
‘Aïsha rapporte que le Prophète a dit : « Celui qui fait un acte non conforme à notre religion verra son acte rejeté. » [4]

Cet avis a été adopté par certains salafs comme Hassan el Basry et el Humeydy[5] de même, par Ibn Hazm[6], ibn Taymiyya[7], ibn el Qayyim, ibn Radjab et parmi les contemporains el Albâny,[8] ibn Bâz[9] et el ‘Utheymîn[10]. Certains de ces savants considèrent mécréant celui qui délaisse une prière volontairement[11] de ce fait, l’individu étant mécréant n’ai pas concerné par les principes de la prière.

Quatrième texte :
Anas ibn Mâlik rapporte que le Prophète a dit : « Quiconque a oublié de faire une prière doit la faire dès qu’il s’aperçoit de son oubli, il n’y a pas d’autre expiation à faire dans ce cas. » [12]

L’expiation de celui qui a omis une prière involontairement est de l’accomplir dès qu’il s’en aperçoit, s’il la retarde malgré s’en être aperçu, sa prière ne sera pas acceptée car le Prophète a dit : « il n’y a pas d’autre expiation à faire dans ce cas. »


Quant au second avis, qui est l’avis majoritaire des savants dont les quatre imams, il indique que celui qui a délaissé une prière volontairement doit la rattraper même en dehors de son temps sans pour autant obtenir de récompense, il est semblable à celui dont sa prière n’est pas acceptée pendant quarante jours suite à la consommation de l’alcool. Ces savants s’appuient sur les textes suivant :

Anas ibn Mâlik rapporte que le Prophète a dit : « Quiconque a oublié de faire une prière doit la faire dès qu’il s’aperçoit de son oubli, il n’y a pas d’autre expiation à faire dans ce cas. » [13]

Si la Législation ordonne à celui qui a omis une prière involontairement de la rattraper, celui qui la omise volontairement se doit de la rattraper à plus forte raison.

‘Ubâda ibn Sâmit rapporte que le Prophète a dit : « Allah a prescrit cinq prières pour Ses serviteurs, celui qui les établit parfaitement, sans en dévaloriser quoi que ce soit, a la promesse d’Allah qu’il accèdera au Paradis, quant à celui qui ne les établit pas est sous la volonté d’Allah, si Allah veut, Il le pardonne ou Il le châtie. » [14]

Ils répliquent aussi qu’un acte peut être accompli même en dehors du moment prescrit comme cela a été rapporté du Prophète [15] qui ordonna à celui qui eut une relation charnel avec son épouse durant le jeûne du mois de ramadan, de rattraper un jour en plus de l’expiation. [16]


… Et Allah est Le plus Savant



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[1] El Bukhâry et Muslim
[2] Les femmes, 103
[3]
[4] Authentique : el Bukhâry et Muslim
[5] Dans son musnad : 2/547
[6] 2/200
[7] 22/40-41, Tabaqât el hanâbila : 4/405
[8] Sahîha : 1/752 et, da’îfa : 3/413
[9] 10/312
[10] 2/147
[11] Cet avis est celui de certains compagnons comme le note l’imam el Mundhiry
[12] El Bukhâry et Muslim
[13] El Bukhâry et Muslim
[14] Abou Dâwûd
[15] Abou Dâwûd
[16] El madjmû’ : 3/77
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Pour quiconque manque une ou plusieurs prières obligatoires ?


Al-Lajnah Ad-Dâ-ima lil-Bouhouth Al-’Ilmiyyah wal-Iftâ



BismiLLehi ar-Rahmâni ar-Rahîm


Quiconque manque une ou plusieurs prières obligatoires, sans excuse valable, il se doit de se repentir sincèrement auprès d’Allâh, et il n’a pas à les refaire ni apporter d’expiation, car manquer une salat obligatoire délibérément est de la grande mécréance, ainsi que le Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) l’a dit :

« Le pacte qui se tient entre nous et eux est la prière ; quiconque l’abandonne devient mécréant [kâfir] » [1]

Et il (sallallahu ’alayhi wa sallam) a dit :

« Entre un homme et le polythéisme et la mécréance se tient son accomplissement de la prière » [2]

Il n’y a pas d’expiation pour ceci excepté le repentir sincère. [3]

Notes
[1] Rapporté par Ahmad 22428, At-Tirmidhî, 2621, An-Nissâ’i, 462

[2] Rapporté par Muslim

[3] Fatâwa Al-Lajnah Ad-Dâ-ima lil-Bouhouth Al-’Ilmiyyah wal-Iftâ, 6/53

http://www.manhajulhaqq.com/spip.php?article137

https://minhajsahih.forumactif.org/

Rattraper les prières du passé ?


Al-Lajnah Ad-Dâ-ima lil-Bouhouth Al-’Ilmiyyah wal-Iftâ




Question :

Quel est l’avis concernant le rattrapage des prières du passé - à l’exemple de ce qu’il en est pour nous qui sommes non-arabes, nous avons parmi nous beaucoup de personnes musulmanes qui prient parfois et s’en abstiennent parfois. Et l’on prolonge cette conduite jusqu’à l’âge de trente ans ou un peu moins. Ceci dit, après la trentaine ou la quarantaine, on respecte les obligations de la prière. Faut-il alors rattraper dans cette situation, les prières obligatoires du passé afin de les compenser ? De même pour le jeûne non effectué ?

Réponse :

La personne qui aurait agit de la sorte est coupable d’une mécréance majeure selon le plus juste des deux avis émis par les savants à ce sujet. Ceci s’applique à ceux qui n’auraient pas, en plus, nié le caractère obligatoire de la prière. Si, en plus de la négligence, on va jusqu’à nier le caractère obligatoire de la prière, on devient mécréant à l’unanimité des savants.

S’il se repent, accomplit les prières obligatoires, jeûne et continue ces pratiques, il redevient musulman. Mais il ne rattrape pas les actes cultuels qu’il avait abandonné délibérément, compte tenu des propos du Prophète (sallallahu ‘alayhi wa sallam : « L’Islâm efface ce qui l’a précédé, et le repentir en fait de même. » et compte tenu du fait que, quand les Compagnons combattirent les gens renégats, à l’époque de as-Siddîq (radhiallâhu ‘anhu), ils ne donnèrent pas aux personnes après leur retour à l’Islâm, l’ordre de rattraper le jeûne et les prières. Pourtant ils étaient les meilleurs connaisseurs de la loi d’Allâh après les messagers (‘alayhim as-Salât wa sallam). [1]

Notes
[1] Fatâwa Al-Lajnah Ad-Dâ-ima lil-Bouhouth Al-’Ilmiyyah wal-Iftâ, 6/47-48

http://www.manhajulhaqq.com/spip.php?article493

https://minhajsahih.forumactif.org/