Légitimer ses erreurs avec un hadith
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Les Relations Sociales - Le comportement
Q : On rapporte dans un hadith authentique, que le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit :
« Si le juge prononce un jugement et qu’il a raison, il aura deux récompenses ; par contre, s’il prononce un jugement en fournissant un effort de réflexion et se trompe, il aura [tout de même] une récompense. »1
Certaines personnes se basent sur ce hadith pour légitimer leurs erreurs lorsqu’ils jugent entre les gens, et ils pensent donc qu’ils prennent une récompense, dans tous les cas.
Quelle est la signification du mot « effort de réflexion » (Ijtihâd) dans le hadith précité, et est-ce que cet Ijtihâd se limite à prouver la culpabilité, ou aussi à la défense ?
R : Le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit dans un hadith authentique :
« Les juges sont au nombre de trois : deux vont en Enfer et un, au Paradis. Le premier juge détenait la vérité et jugeait sans équité, il fait donc partie des gens de l’Enfer. Le deuxième jugeait les gens avec ignorance, et il fait également partie des gens de l’Enfer. Quant au troisième, il détenait la vérité et jugeait en conséquence, et il fait partie des gens du Paradis. »
En ce qui concerne l’Ijtihâd évoqué dans le hadith précité, il s’agit de l’effort de réflexion que fournit le juge afin de juger en toute équité dans tous les cas qui se présentent à lui, en recherchant les preuves, en faisant la part des choses entre les témoignages de deux parties en présence, en examinant les prétentions de chacun, et les plaintes du plaignant à la lumière des preuves qu’il avance. Il confronte les déclarations, il recoupe les témoignages.
Dans chaque affaire, il agit de cette manière et évite de juger avec ses sentiments en penchant pour l’une des parties, soit parce qu’il connaît la personne, soit parce que c’est un parent, ou encore parce que c’est une personne célèbre…
Le juge doit être équitable vis-à-vis des deux parties dans l’audience des plaintes, dans l’examen du cas ; et il ne doit en aucun cas écouter une partie en l’absence de l’autre. Il ne doit également exposer leur cas à qui risquerait de prendre partie pour l’une et léser l’autre.
En résumé, le juge doit adopter ces différentes qualités que les juristes ont répertoriées dans leurs livres au chapitre des règles à respecter dans les jugements. Et Allah est le Plus Savant.
Fatwa du cheikh ‘Abdullah Ibn Jibrîn, signée de sa main.
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1 Al-Bukhârî, chapitre de l’attachement ferme au Coran et à la Sunna (7353).