La diffamation des savants

La diffamation des savants
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Les Relations Sociales - Le comportement


Q : Quel est l’avis de son éminence le cheikh concernant quelques jeunes, particulièrement des groupes d’étudiants en théologie, dont le sujet de discussion est la diffamation de certaines personnes, en essayant d’éloigner les gens d’eux et de les mettre en garde contre eux.

Ces agissements sont-ils légitimes, c’est-à-dire seront-ils récompensés ou punis ?



R : Ces agissements sont interdits, car s’il n’est pas permis de médire de son frère croyant, même s’il n’est pas un savant, comment serait-il permis de médire de ses frères savants parmi les croyants ? Il incombe à tout musulman de préserver sa langue de la médisance de ses frères croyants. Allah le Très-Haut dit :



« Ô vous qui avez cru ! Evitez de trop conjecturer [sur autrui] car une partie des conjectures est péché. Et n’espionnez pas ; et ne médisez pas les uns des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? (Non !) Vous en aurez horreur. Et craignez Allah. »1



Que celui qui est éprouvé par ce péché sache que lorsqu’il diffame un savant, cela implique qu’il rejette aussi la vérité que ce savant professe. Donc, le médisant portera donc la responsabilité de ce rejet-là. En effet, diffamer un savant n’est pas une diffamation personnelle, mais cela correspond à diffamer l’héritage du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui. Les savants sont en effet, des héritiers des Prophètes.

Donc, si quelqu’un diffame les savants, les gens ne feront plus confiance à la science héritée du Messager d’Allah, prière et salut d’Allah sur lui. Par conséquent, ils n’auront plus confiance en la Loi (Shari’a) émanant de ce savant diffamé.

Je ne prétends pas que les savants sont infaillibles, car tout le monde peut se tromper. Quand quelqu’un croit qu’un savant s’est trompé, il doit le contacter et essayer de discuter avec lui. Si la vérité est du côté du savant, tu dois le suivre ; si tu trouves que ce qu’il a dit peut être interprété, tu dois te taire, sinon, avertis les gens contre ce qu’il dit, car on n’a pas le droit d’approuver une erreur (en se taisant). Cependant, tu ne dois pas le diffamer par bonne intention, s’il s’agit d’un savant connu pour sa bonne intention.

Si on devait diffamer les savants connus pour leur bonne intention pour une erreur commise, concernant les questions de jurisprudence (Fiqh), on diffamerait de grands savants. Mais la manière à suivre est celle pré-citée, c’est-à-dire discuter, le suivre si la vérité est de son côté, et inversement, si elle est de ton côté. Si la question fait partie des divergences permises, dans ce cas, on doit s’abstenir de diffamer et que chacun dise ce qu’il pense être la vérité.

Les louanges appartiennent à Allah, la divergence ne date pas de ce siècle, mais elle existe depuis l’époque des Compagnons. Quand l’erreur est évidente, et que la personne s’obstine dans son avis, on doit, dans ce cas, montrer l’erreur et mettre en garde les gens, sans l’intention de salir ou de se venger de la personne, car il se peut qu’elle dise la vérité dans des sujets autres que celui de la dispute.

L’important est de mettre en garde mes frères contre ce malheur, cette maladie, et j’implore d’Allah la guérison pour eux et pour moi contre ce qui peut nous faire mal dans notre religion et notre vie.





Fatwa de cheikh Otheimine (2/62-64)

Kitâb ud-Dacwa (5)

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1 Les Appartements, v.12.

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