Sa conversion à l'Islam
Quand le Prophète (صلى الله عليه و سلم) pénétra dans Yathrîb, je me trouvais en haut de l'un des palmiers de mon maître, en train d'y effectuer quelque besogne. Alors que mon maître était assis au pied duquel, l'un de ses cousins, vint lui dire : "Que Dieu fasse périr les Banû Qîla! Ils sont à Qîbâ', entourant un homme qui vient d'arriver aujourd'hui de La Mecque et qui prétend être un Prophète".
Aussitôt que ses paroles parvinrent à mes oreilles, je me sentis fiévreux et je fus tellement agité au point de craindre de perdre mon équilibre et de tomber sur mon maître. Je descendis donc du palmier, en disant à l'homme :
"Qu'est-ce que vous êtes en train de dire. Veuillez me répéter cette nouvelle". Mon maître, pris d'un accès de colère, me donna un coup de poing en hurlant : "Pourquoi t'immisces-tu dans ce qui ne te regarde pas ? Vas-y occupe-toi de ton boulot".
Sur le soir, je pris quelques dattes de ce que j'avais cueillies et je me dirigeai vers le lieu où l'on donnait l'hospitalité au Prophète (صلى الله عليه و سلم). Je lui dis : "J'ai entendu dire que vous étiez un homme pieux et que vous aviez des compagnons étrangers et besogneux. Voilà quelque chose que je réservais pour en faire l'aumône. Je vois donc que vous le méritez". Après que je les leur donnai, il dit à ses compagnons : "Mangez!". Tandis qu'il s'abstint à y goûter. Je me dis : "Voici l'un des signes (de la prophétie)".
Je partis, ensuite, et me mis à ramasser quelques dattes. Quand le Prophète (صلى الله عليه و سلم) quitta Qibâ' et alla s'installer à Médine, je vins lui dire : "J'ai remarqué que vous ne goûtez pas à l'aumône, et vous voici un cadeau que je vous offre avec tout mon respect".
Il en mangea et invita ses compagnons de le partager avec lui. Je me dis : "Voici le second (des signes de la prophétie)".
Je vins, un jour, trouver le Prophète (صلى الله عليه و سلم) pendant qu'il fut à Baqî' Al-Gharqad en train d'enterrer l'un de ses compagnons. Je le vis assis, étant vêtu d'une pèlerine. Je le saluai, puis je retournai pour regarder son dos, en essayant de voir le cachet déjà décrit par mon compagnon de 'Amûriyya.
Quand le Prophète (صلى الله عليه و سلم) m'aperçut en train de fixer son dos, il comprit mon intention. Sur ce, il ôta sa pèlerine en me dénudant son dos. Aussitôt que j'eus connu le cachet de la prophétie, je me jetai sur lui en l'embrassant tout en pleurant.
Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) dit alors : "Qu'est-ce que vous prend donc?!". Je me mis à lui raconter mon histoire qu'il admira. Il m'ordonna avec joie de la répéter par moi-même à ses compagnons qui s'en étonnèrent et s'en réjouirent.
Badr et Ouhoud
Salman ne put pas prendre part aux expéditions de Badr et d'Ohod en raison de son statut d'esclave en fuite.
Lors de la bataille du fossé, il fait profiter à ses frères une technique de défense jusqu'alors inconnue par les musulmans (5 H)
Les musulmans se trouvaient dans une situation critique. Salman jeta un coup d'oeil du sommet d'une colline, il scruta tout Médine. Il l'a voyait comme il l'a connaissait auparavant, fortifiée par les montagnes et les rochers qui la défendent, mais un grand trou bien préparé permetté à une armée de pénétrer de façon très aisée.
Salman avait connu dans son pays, la Perse, plusieurs moyens de guerre et stratagèmes. Il proposa au Messager son idée, inconnue jusqu'alors des arabes dans leurs guerres : creuser une tranchée qui couvre la place découverte autour de Médine !
Le jour du Khandaq (la tranchée) les Ansar, (Les Médinois) dirent : "Salman est des nôtres».
Et les Emigrés (Mouhajirines) répondirent : "Plutôt il est des nôtres».
Le Messager les interpella et dit :
"Salman est des nôtres et de la famille de Mohammad"!.
La manière dont 'Omar l'accueil alors qu'il est calife
Pendant le califat d'Omar il est venu visiter Médine, Omar lui fit ce qu'il n'a point fait à personne. Il rassembla ses compagnons et leur dit : "Allons accueillir Salman!"
Et il sortit avec eux pour l'accueillir aux confins de Médine. Salman a vécu avec le Messager depuis leur rencontre, en tant que Croyant, musulman, libre, combattant et adorateur.
Il devient calife de Médine, malgré sa répulsion pour ce poste
Durant les jours de son gouvernement sur "Médine» son comportement ne changea pas, il refusa, comme c'est déjà vu, de recevoir un sou du salaire du gouverneur, et il mangeait du travail des joncs et portait une cape plus modeste que ses habits usés.
Un jour il rencontra un homme venant de Damas portant des figues et des dattes...
Le fait fatiguait le Damasquin qui voyait devant lui un homme pauvre, songea à lui proposer de porter la charge contre un salaire en arrivant.
Il fit un signe à l'homme de s'approcher de lui, et lui dit : "Porte ceci à ma place». Et ce fut fait.
Chemin faisant ils rencontrèrent des gens, il les salua, ils lui répondirent en s'arrêtant : "Que la paix soit sur l'émir»..
La paix sur l'émir?!..
Quel émir désignèrent-ils ?? Ainsi se demandait le Damasquin...
Et il fut de plus en plus étonné lorsqu'il vit quelques uns accourir vers Salman pour l'aider à porter en disant : Donnez-nous Ô émir..!
Le Damasquin lui avait donné à porter le sceau alors qu'il était le gouverneur de Médine (Salman Al Farisi). Il fut ébahi et ne trouvai comment s'excuser et se désoler. Il s'approcha pour reprendre la charge mais (Salman) hocha la tête en refusant et dit : "Non, jusqu'à ce que tu arrives chez toi ...!"
Sa mort
Saad Ibn Abî Waqas est venu lui rendre visite sur son lit de mort, Salman pleura...
Saad lui dit : "pourquoi pleures-tu Abou Abdallah..? Le Messager de Dieu est mort satisfait de toi."
Salman lui répondit : "Par Dieu je ne pleure pas craignant la mort, ni par amour de la vie, mais le Messager nous a proposé un engagement en disant : Que chacun prenne de la vie la part du voyageur me voilà entouré par toute cette opulence».
Saad a dit : "Je regardai autour de moi ne voyant qu'une grande écuelle et un récipient pour les ablutions. Alors je lui demandai : "Ô Abou Abdallah propose-nous un engagement duquel nous nous attacherons!».
"Ô Saad : Mentionne Dieu quand tu veux faire une chose. Et lors de ton jugement. Et lorsque tu veux faire un partage."
Le jour de sa mort il appela sa femme : "Vas m'apporter ce que je t'ai confié."
Elle apporta cet objet qui était un sac de musc, depuis la conquête de Jaloula' il le gardait pour s'en embaumer du jour de son décès.
Puis il fit chercher un verre d'eau il y mit le musc, mélangea de sa main et dit ê sa femme : "Asperge-le autour de moi car maintenant je reçois des créatures de Dieu qui ne mangent pas la nourriture mais aiment le parfum..."
Quand elle fit cela il lui dit : "Ferme la porte sur moi et descends», et sa femme exécuta son ordre...
Puis après elle monta chez lui, alors que son âme bénite avait déjà quitté son corps et son bas monde.
Ses mérites
Selon 'ہidh Ibn 'Amr Al Mouzannï (رضي الله عنه),ABOU SOUFIENE vint avec un groupe d'hommes à Salmàn, Souhayb et BILAL . Ces trois derniers dirent : "Les sabres de Dieu n'ont pas encore eu justice de l'ennemi de Dieu".
ABOU BAKR (رضي الله عنه) leur dit alors : "Comment dites-vous des choses pareilles à l'ancien de la tribu de Qoraych et à son seigneur?"
Puis il se rendit chez le Prophète (صلى الله عليه و سلم) et l'en informa.
Il lui dit :
"Ô Abou Bakr! Peut-être les as-tu fâchés? Et si tu les as fâchés, tu as certainement fâché ton Seigneur".
Il alla les voir et leur dit : "Mes frères! Est-ce que je vous ai fâchés?"
Ils dirent : "Non, frère! Mais que Dieu t'en absolve ô frère!" (Mouslim)
Le Messager de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit :
"Certainement Dieu ma commandé d'aimer quatre personnes et m'a informé qu'Il les aime".
Les compagnons ont demandé : "Ô Messager de Dieu qui sont ces quatre personnes"
Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a dit :
" 'Ali en fait partie -le Prophète le répéta trois fois-, Abou Dhar, Salman al-Farsi, et Miqdad ".
(Ibn Mâja n°149, Al-hâkim, Ahmad)
On rapporte qu'un jour le Prophète (صلى الله عليه و سلم) posa sa main sur Salmân et dit : "Si la foi était dans les pléiades, l'un de ces hommes l'aurait attrapée". Et, il désigna Salmân.
Il a aussi été rapporté que le Messager de Dieu (صلى الله عليه و سلم) a dit :
"Le Paradis désire ardemment trois hommes, 'Ali, 'Ammar et Salmân". (at-tirmidhi n°3884)
Ali bin Abi Taleb lui donnait le pseudonyme de "Luqman le sage". Il fut questionné sur cela après sa mort, il dit : "C'est un homme qui appartient à la famille de Mohammad. Pouvez-vous trouver un autre pareil à Luqman le sage?»
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