La Fatwa et les conditions pour être mufti

La Fatwa et les conditions pour être mufti
Q : Le fait de donner des avis juridiques s’est répandu à grande échelle au point où même les petites gens se mettent à en émettre… Nous aimerions donc que vous nous éclaircissiez au sujet des conditions que doit de remplir le mufti et la Fatwa.






R : les Pieux Prédécesseurs (As-Salaf), qu’Allah leur fasse miséricorde, se renvoyaient l’un vers l’autre pour donner un avis juridique, en raison de la responsabilité que cela représentait et par peur de parler au sujet d’Allah sans science… car le mufti informe au sujet d’Allah et clarifie Sa Loi, et s’il parle au sujet d’Allah sans science, il tombera dans ce qui est proche du polythéisme (Shirk). En effet, écoute la parole d’Allah le Très-Haut :



















« Dis : ‘Mon Seigneur n’a interdit que les turpitudes (les grands péchés), tant apparentes que secrètes, de même que le péché, l’agression sans droit et d’associer à Allah ce dont Il n’a fait descendre aucune preuve, et de dire sur Allah ce que vous ne savez pas’. »[1]









Allah, exalté soit-Il, a associé le fait de parler à son sujet sans science au polythéisme. Il dit aussi, exalté soit-Il :

















« Et ne poursuis pas ce dont tu n’as aucune connaissance. L’ouïe, la vue et le cœur : sur tout cela, en vérité, on sera interrogé. »[2]









Il ne convient donc pas de se précipiter dans la Fatwa, mais il faut plutôt attendre, réfléchir et faire des recherches. Et si tu n’as pas le temps, alors laisse le travail à une personne plus savante que toi, afin que tu évites de parler au sujet d’Allah sans science.









Si Allah sait que ton intention est sincère et que tu cherches le bien, tu atteindras le niveau que tu recherches par ta Fatwa, car celui qui craint Allah, Allah l’aide et l’élève.









Celui qui émet des Fatwas sans science est plus égaré encore que l’ignorant, car l’ignorant dit : « Je ne sais pas » et reconnaît donc son niveau et s’en tient à la vérité. Quant à celui qui se compare aux grands savants – voire qui se considère supérieur à eux – c’est un égaré qui égare les autres, et qui se trompe sur des questions que même le plus novice des étudiants connaît. Ce genre de personnes représente un mal énorme et un grand danger.









· Cheikh Otheimine




· Madjmû’atu Durûs wa Fatâwal-Haram al-Makkî, vol. 3, page 354-355.











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[1] Al-A’râf, v. 33.




[2] Le Voyage Nocturne, v. 36