La zakat versée à un organisme de collecte
Q : Je suis directeur d’une entreprise, et je verse 2,5% de mon capital à l’organisme de collecte de la Zakât et des revenus, en considérant ce versement comme une Zakât sur les biens commerciaux. Si je mets un terme à ces versements, un bon nombre de facilités disparaîtront, comme le fait d’avoir le droit d’employer de la main-d’œuvre étrangère, ou la demande d’une quelconque modification dans mes dossiers… C’est pourquoi je suis dans la nécessité de verser cette somme. Cependant, j’ai lu dans certains livres que cette somme ne peut être considérée comme une Zakât et que je dois verser une Zakât différente de celle attribuée cet organisme. J’espère avoir de vous des renseignements car c’est une situation que vivent toutes les sociétés et entreprises dans le Royaume (d’Arabie Saoudite).
R : Etant donné que l’organisme t’a réclamé cette somme en tant que Zakât, et que tu l’as donnée avec l’intention que ce soit de la Zakât , alors c’est compté comme une Zakât, car il est du ressort du chef de l’autorité de demander la Zakât aux riches afin d’en faire l’usage qu’il se doit. Il n’est pas nécessaire pour toi de verser une autre Zakât sur tes richesses, autre que celle déjà versée à l’Etat. Si par contre, tu as d’autres biens ou bénéfices pour lesquels tu n’as pas versé de Zakât à l’Etat, tu te dois de la verser aux ayants-droits parmi les pauvres et les autres qui ont droit à la Zakât.[1] Et c’est Allah qui se charge d’octroyer l’aide.
· Fatwa de Cheikh Ben Baz
· Fatâwâ Az-Zakât, p.68.
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[1] Le verset 60 de la sourate le Repentir définit les huit catégories des ayants-droits à la Zakât : « Les Sadaqât ne sont destinés que pour les pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les cœurs sont à gagner (à l’islam), l’affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier d’Allah, et pour le voyageur (en détresse). C’est un décret d’Allah ! Et Allah est Omniscient et Sage. » Ce sont donc les pauvres, les miséreux, les agents chargés de la collecte, ceux dont on veut raffermir les cœurs dans l’islam, pour libérer les esclaves, les personnes endettées, la cause d’Allah (fî Sabîlillah), les étrangers de passage.